Sous son design minimaliste, la montre écoresponsable Solios évoque un profond questionnement sur la traçabilité d’une fabrication de plus en plus locale, la recherche d’indépendance financière par le sociofinancement, et la signification éthique d’une certification B Corps, rappelant qu’un futur durable n’est pas un luxe.
« On est toujours entouré de lumière, pourquoi ne pas l’utiliser? », déclare Alexandre Desabrais en entrevue avec Le Panier Bleu.
Nous avons au bout du fil l’enthousiaste copropriétaire derrière les montres solaires écoresponsables Solios, innovation québécoise qui dissimule élégamment une technologie verte. Un principe simple, mais infaillible. Au-delà du mécanisme ingénieux, la montre est un message. Un message à soi-même pour remettre les pendules à l’heure.
« On veut créer un changement dans le style de consommation, mais pour ça, il faut avoir un objet qui a un impact, puis une montre c’est ça, c’est un symbole ». La vue de ce fier accessoire au poignet nous rappelle l’impact de nos gestes et chaque décision de Solios est guidée par un compas moral précisément calibré.
À la barre d’une entreprise, il est normal de célébrer la croissance et pourtant, le changement effraie. Lorsqu’une mission est fixée, la rigueur vire parfois en rigidité. Il est tentant de tenir bon et de tout faire pour garder le cap, mais il existe une liberté dans le fait de tout pouvoir changer. Tout, des pièces de base jusqu’à la distribution, voire la structure même de l’entreprise, sans jamais pour autant perdre de vue la raison d’être du projet.
L’équipe soudée qu’est Solios se positionne comme un parangon de cette flexibilité, peaufinant sans arrêt les conditions écologiques qui donnent naissance aux montres écologiques ci-dessous.
Aucun raccourci : la traçabilité d’une montre écoresponsable
Dès le début, il devenait clair aux yeux d’Alexandre et son partenaire d'affaires Samuel Leroux qu’avant toute chose, l’image de la montre Solios devrait inspirer une consommation durable, viser la fabrication éthique, et surtout rendre facile et publique l'accès à ces informations.
Eux-mêmes grands amateurs de montres, à la fois pour leur style et leur fonction, ils ont passé en revue maintes études de cas. Rolex, Timex, Fossil, Swatch… ils ont tout analysé d’un point de vue fabrication, popularité, accessibilité ou luxure. Verdict?
« Il faut que ça parle », répond Alexandre. « Il faut que ça serve de manière d’initier une conversation ».
Pour ce faire, il faut avoir le courage de tirer le rideau, car derrière celui-ci se cache le meilleur et le pire des méthodes de l’industrie. C’est par essai-erreur, et surtout grâce à des consultations avec des experts, que Solios a pu migrer graduellement vers des fournisseurs de plus en plus à la hauteur de leurs attentes, tant pour l’emballage que pour l’acier, des matériaux réellement recyclables et recyclés.
De nombreuses failles peuvent vite glisser entre les mailles, dont les populaires polymères à base de pétrole dans le carton, ou le polyuréthane dans les bracelets en cuir végane, deux ingrédients aussitôt éliminés par Solios. « On veut que l’information soit disponible jusqu’à la hauteur du packaging, parce que ça fait définitivement partie du produit ».
Force est de constater que parfois, la solution idéale n’est réalisable qu’à l’interne. Solios dévoue d’ailleurs corps et âme à l'implantation d’une chaîne d’assemblage robotisée pour une montre encore plus locale, prévue pour un futur rapproché grâce à la collaboration du Conseil national de recherche du Canada.
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Prendre le temps : Solios et l’indépendance du sociofinancement
Combien de temps ça prend pour créer une entreprise? La tentation est de se lancer à la bourre avec un prêt impressionnant et d’immenses investissements pour prendre le marché d’assaut. Solios aura plutôt pris trois ans à bâtir les bases stables de leur montre, car c’était d’abord une question d’écoute, d’être redevable et transparent envers leurs seuls patrons : les client.e.s.
Alexandre déclare qu’en théorie, il serait absolument réaliste pour une nouvelle compagnie de sortir une montre sur le marché en environ trois mois. Ceci requiert bien entendu de tourner quelques coins ronds. Il admet qu’entre un pitch, un prototype et une commande, il n’aurait pas été si ardu d’arriver rapidement avec un modèle préexistant d’outre-mer sur lequel estamper son branding. Ce chemin le plus fréquenté n’était cependant pas celui de Solios.
L’équipe a mis trois ans à s’impliquer pleinement dans chaque détail, à mettre la main à la paperasse et à l’engrenage pour un contrôle total. Construire sans le moindre calque le caractère écolo de leur montre ne relevait pas d’un coup de marketing, mais d’une conscience tranquille, de quoi honorer les saines attentes du public attentionné qui les soutenait.
Comme bien des jeunes entreprises contemporaines, Solios s’est d’abord lancé via Kickstarter. Ils ont pu garantir l’intérêt de manière organique et couvrir ses premiers lots, sans pour autant y injecter un budget publicitaire. Sans hésiter une seconde, Alexandre recommande l’expérience à tout le monde, attestant qu’il emprunterait la même voie si c’était à refaire. Rien ne parle comme l’engouement rassembleur du bouche-à-oreille.
Le sociofinancement devient alors une manière d’arracher le pansement afin de découvrir, en un court laps, si, oui ou si non, la demande existe auprès de l’audience. La plateforme sert en quelque sorte de focus group, un panel gratuit et attentif qui en prime, requiert l’imputabilité accrue que Solios priorise.
« Je pense pas qu’on serait capable de dormir avec tout ce qu’on mentionne sur nos processus si on avait pas au moins une preuve », explique Alexandre. « On doit faire des vérifications, on doit se déplacer, on doit aller rencontrer nos partenaires de production, on doit faire des revues de qualité de façon constante, on doit savoir qui travaille sur chacune des pièces ».
Vous arborez déjà une montre Solios et souhaitez l’agencer avec bijoux, vêtements et autres accessoires de mode d’ici? Portez un oeil vers nos 4 tendances mode du printemps, ou jetez un regard vers ces 6 marques québécoises de sacs à main fabriqués à la main, de coton biologique, certifiés par PETA ou au cuir végétal (dont le cuir de pomme)!
Certifié B Corps : certifié pour une crédibilité éthique et écoresponsable
Comment se démarquer dans un marché de la mode si compétitif? En demeurant intègre et en laissant parler les récompenses et reconnaissances de l’industrie, dont ce qui pourrait très bien s’avérer la meilleure certification écoresponsable possible, l’intrigant mais jamais énigmatique B Corps.
Les facteurs qui nous convainquent à l’achat d’un si bel accessoire sont le look, la minutie et la solidité, certes. Mais l'œil attentif y remarquera une valeur ajoutée sous forme d’un curieux logo accompagnant un peu partout celui de Solios: un simple B majuscule, encerclé puis souligné.
« La certification B Corps, pour nous, ça a été important dès le Jour Un », dit Alexandre. « On savait que ça représentait notre façon de voir les affaires. Que oui, on était une entreprise à but lucratif, mais qu’on se devait de mettre sur un pied d’égalité à l’interne (et même de façon légale) le profit, l’environnement et l’éthique. Tous ces éléments sont documentés, vérifiés, approuvés et revisités par un organisme comme B Corps, qui va vraiment aller faire une évaluation en profondeur ».
Ce sceau n’est donc pas permanent. Tout comme une étoile Michelin, il faut être vigilant pour la garder. La recertification, obtenue après trois ans, assure non seulement que les critères sont maintenus, mais se penche sur des signes d’amélioration parmi ceux-ci.
« C’est vraiment pas facile à obtenir », assure Alexandre. « C’est une certification qui est très très compliquée, mais qui doit le rester ». D’une part, les hautes haies à franchir agissent comme frein envers toutes tentatives de greenwashing, et alternativement, elles forcent les initiatives légitimes à raffiner leurs pratiques. Un statut statique n’est pas suffisant. Aucun produit n’est parfait, et le reconnaître, savoir identifier avec franchise ses limitations actuelles, ça signifie être en mesure d’optimiser sans cesse le produit.
Il y a quelques semaines à peine, Solios remportait un prix lors de l’événement TAG, remis par le CQCD (Conseil Québécois du Commerce au Détail). L’entreprise y méritait le titre de « Champion social et environnemental », et ce parmi une panoplie d’entreprises pionnières québécoises. Un signe de reconnaissance qui a beau leur aller droit au cœur, il ne sera néanmoins pas question de s’asseoir sur leurs lauriers.
« C’est drôle parce que ça nous met une certaine pression qu’on aime! » dit Alexandre en riant.
« Ça nous pousse à en faire encore plus dans cette direction-là, de ne jamais oublier que l’aspect profit, l’aspect économique, c’est bien, c’est un bel outil, mais c’est pas ça la finalité »
La vision de la montre écoresponsable Solios, une magnifique machine réglée au quart du tour, prend le modèle classique d’entrepreneuriat d’un produit aussi intemporel de la montre, pour y injecter transparence et intégrité, éléments qui combinent souci du détail et souci de l’environnement. Ponctuels comme pas deux, les cofondateurs Alexandre Desabrais et Samuel Leroux vous donnent rendez-vous dans leur univers solaire!
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