Amy Éloïse Mailloux tricote depuis l’enfance. Avec sa mère, elle avait l’habitude de confectionner des pantoufles, qu’elles vendaient ensuite pour récolter des dons au bénéfice de la Fondation du cancer du sein du Québec. « J’ai toujours été impliquée auprès de la Fondation parce que ma grand-mère a eu deux cancers, raconte la jeune femme. Dans ma famille, on s'est beaucoup mobilisés pour cette cause ».
Quelques années plus tard, Amy, qui travaille désormais en production télévisuelle, se met au crochet. Elle réalise notamment ses créations pendant ses pauses lunch, et c’est sur le conseil de ses collègues qu’elle se décide à ouvrir une boutique en ligne, Les Mailles à Mailloux. Aux tuques, lavettes, coussins et foulards se sont depuis ajoutés une vingtaine de patrons de crochet qu’elle a mis au point, et qu’elle vend désormais sur sa boutique.


Amy Éloïse Mailloux - Les Mailles à Mailloux
En 2020, Amy lance avec sa cousine - l’entrepreneure derrière la compagnie Cyel - le marché virtuel Rose pour la cause. Pendant tout le mois d'octobre, consacré à la sensibilisation au cancer du sein, une partie des ventes de leurs boutiques en ligne est reversée à la Fondation. Elle va également chercher d’autres entrepreneures autour d’elle. « Je pensais qu’on serait juste quelques filles, mais 37 personnes ont embarqué avec moi! s’enthousiame Amy. On s’était donné un objectif de 1 000$; finalement on a fait un don de 2 160$ à la fin du mois ».


Cyel par Cendrine
Le marché virtuel est de retour cette année, cette fois avec 85 entreprises et de façon plus structurée: site web avec répertoire des participants, stratégie de contenus pour promouvoir les entreprises, visuels signés par une graphiste, groupe Facebook pour échanger et partager les projets… « Je suis entrée en contact avec la Fondation du cancer du sein du Québec pour leur parler de notre initiative », explique Amy. « Ils nous ont envoyé des rubans, et on a été reconnus comme une vraie levée de fonds ». L’avantage du marché virtuel pour les entrepreneurs? Avancer ensemble, s’encourager et s’aider sur les produits. « C’est du réseautage, mais pour la cause », affirme la jeune femme. « J’adore le dicton “tout seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin”. Les petits entrepreneurs ont un peu tendance à voir les autres comme des compétiteurs, mais il faut qu'on se parle entre nous. Quand j’ai rejoint une communauté de crochet, j’ai tellement appris et évolué! ».
Des entrepreneures en tout genres
Pour s’inscrire, les entreprises doivent se rendre sur le site du marché virtuel, remplir un formulaire, s’acquitter des frais d’inscription (30$) et déterminer leur offre. Chaque participant choisit sa formule de don: 2$ par article vendu, 2$ sur chaque article de la Collection rose et 1$ sur le reste de la boutique, 10% de toutes les ventes du mois… Certaines entreprises ont d’ailleurs créé un produit exclusif pour le mois d’octobre - rose, ou en forme de ruban. Amy remet quant à elle 1$ pour chaque vente de chouchou à cheveux, son produit qui marche le mieux, et 2$ sur ses patrons de crochet. À la fin du mois, chaque entreprise sera responsable d’aller faire son don sur la page de l’initiative sur le site de la Fondation. « Comme ça, tous nos dons sont recensés au même endroit. Début novembre, je ferai un suivi avec les entreprises pour m’assurer que les dons sont faits », indique la créatrice.


Les Mailles à Mailloux
Comme la jeune femme évolue dans le milieu du crochet, elle est allée chercher des entrepreneurs de sa communauté. Il y a ainsi dans le groupe deux teinturières de laine, qui proposent ce mois-ci des couleurs exclusives. On trouve aussi dans le répertoire du marché virtuel des entreprises de bijoux, comme Créations Perro, qui revalorise dans ses bijoux les sous-produits issus de la fabrication de guitare, mais aussi une créatrice de bougies (EmmaBelle), les toutous faits main de Vivi tricote Oursons et Compagnons ou encore les savons artisanaux de La Fille de la Mer.


Créations Perro


Vivi Tricote Oursons et Compagnons


Créations EmmaBelle


La Fille de la Mer
Les entreprises participantes sont triées en neuf catégories. Il s’agit principalement de produits finis, mais on trouve également une catégorie Services, avec par exemple une courtière en immobilier - qui remettra 10% de sa commission sur les ventes du mois à la Fondation - ou encore une courtière en assurance. « Elle a eu un cancer du sein stade 3 à 37 ans, dû à une mutation génétique », raconte Amy. « Aujourd'hui, elle se porte bien, et elle s’est intéressée à l’assurance maladie grave. Sa contribution, c’est de remettre un don pour chaque produit d’assurance maladie grave vendu ». Sur les entrepreneures participantes, trois ont en effet eu un cancer du sein, et presque toutes les autres connaissent dans leur entourage très proche une femme qui en a été victime. Et grâce au marché virtuel Rose pour la cause, elles peuvent ainsi soutenir une cause importante tout en faisant la promotion de l’achat local.

