Acheter local permet de soutenir les commerces d’ici, mais qu’en est-il des bénéfices environnementaux de favoriser les produits locaux et de faire fonctionner les circuits courts? Le Jour de la Terre a choisi de vous parler ici d’un aspect important : l’intérêt que nous avons à réduire les distances parcourues par les produits que nous magasinons!
Commençons par un détour si vous ne savez pas ce qu'est un circuit court. Il s’agit de:
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vente directe de la personne qui produit à la personne qui achète;
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vente indirecte, mais avec un seul intermédiaire, par exemple la vente à la ferme ou sur des marchés
Ce concept s'applique aussi lorsque vous découvrez un produit qui vous plaît sur Le Panier Bleu et que vous l’achetez directement sur le site Web de l’entreprise qui le produit!1
C’est plus clair? Alors, rentrons dans le vif du sujet!


L’importance de réduire les émissions liées au transport de marchandises
Jusqu’à ce qu’il arrive dans nos mains, tout produit a parcouru une certaine distance induisant la production de gaz à effet de serre (GES). On ne vous apprend rien en vous disant que GES = mauvaise nouvelle pour le climat. En effet, ces gaz sont les premiers coupables désignés dans le réchauffement climatique que les scientifiques nous incitent à freiner par tous les moyens! Revenons aux kilomètres sillonnés par les produits que nous nous procurons chaque semaine. En Amérique du Nord, les aliments, par exemple, parcourent une moyenne de 2000 à 2500 km avant d’arriver dans nos assiettes. Le plus souvent, ces transports s’effectuent en camion, en avion et/ou par bateau et dépendent presque exclusivement de carburants fossiles… Pour le bilan carbone, on repassera!
L’industrie textile n’est pas en reste non plus, avec un simple t-shirt qui fait le tour du monde au cours de sa fabrication - de l’extraction du coton sur un continent au filage sur un autre -, avant d’être empaqueté pour repartir dans l’autre sens! Au-delà de limiter les gaz à effet de serre liés au transport de marchandises provenant des quatre coins de la planète, privilégier les circuits courts a d’autres bienfaits directs pour l’environnement. En limitant les intermédiaires et en passant parfois directement de l'entreprise productrice à nos mains, cela permet également aux produits d’être moins manutentionnés et donc, moins suremballés! Par conséquent, que ce soit pour vous équiper pour vos activités de plein air, renouveler votre garde-robe ou remplir votre garde-manger, vous pouvez ainsi choisir de vous faire livrer directement d’entreprises du Québec et, dans bien des cas, de générer moins de déchets.


Vers une livraison locale zéro émission?
Ceci dit, la question du transport se pose aussi au Québec où la circulation des marchandises représente près de 40 % des émissions de GES liées au transport, tandis que le secteur des transports lui-même est de loin la première source de GES dans la province2. Et si rien n’est fait, cela ne risque pas d’aller en s’arrangeant puisque la livraison de marchandises ne cesse d’augmenter et que la gestion du trafic reste problématique dans les grandes villes. Heureusement, il y a de plus en plus d’alternatives de livraisons plus écologiques qui émergent, parmi lesquelles se trouvent la livraison zéro émission à vélo ou en camion électrique.
Accessibles aux entreprises locales, ce mode de livraison fonctionne très bien dans les centres urbains. Au-delà d’alléger la circulation, notamment des artères commerciales, les véhicules utilisés n’émettent aucun gaz à effet de serre et réduisent les nuisances occasionnées par le transport traditionnel de marchandises en ville (bruit, accidents, particules fines nocives pour la santé, etc.). Partout au Québec, ces initiatives fleurissent. À Montréal, vous pouvez par exemple vous faire livrer votre épicerie zéro déchet, grâce à Vrac sur roues, ou votre café à vélo par Café Binocle. À Trois-Rivières, Livraison Zéro propose ses services aux restaurants et organismes de la ville qui souhaitent réduire leur empreinte carbone. En Estrie, des commerces comme Laserpro emboîtent le pas et mettent en place leur propre service de livraison zéro émission.


Alors, en attendant, que faire?
En magasinant local, nous pouvons réduire le transport de marchandises qui pèse lourd en termes de bilan carbone et d’impact sur nos milieux de vie. Au moment de faire vos achats, le Jour de la Terre vous recommande donc de faire pencher la balance en achetant local et via des circuits courts, (marchés, paniers de légumes, etc.) et en privilégiant les solutions de transport les plus douces pour l’environnement, c'est-à-dire commander directement auprès de vos commerces québécois favoris, faire des achats groupés, soutenir les commerces qui proposent des livraisons zéro émission et choisir des options de mobilité écologiques pour aller directement en magasin ou récupérer vos cueillettes!
2 Quel futur pour le transport de marchandises, Agence Science Presse, 23 avril 2021.