Il s’agit d’un drôle d’engin.
L’intrigante planche de bois, posée en travers d’un cylindre amovible, n’est pas née d’une civilisation perdue sous les mers, mais d’un séjour de six mois au Costa Rica où Nicolas Loiselle adopte le concept grâce à une bande de surfeurs aguerris.
« Ils se servaient du balance-board pour recréer, partiellement, l’instabilité qui régnait lorsqu’ils faisaient du surf, donc ça leur permettait de travailler leur équilibre en dehors de l’eau quand ils n’avaient pas accès à la plage », dit Nicolas, référant au rolla bolla, mouvement underground qui incorpore notamment des éléments de yoga et les vives vrilles du break dancing.
« On peut faire du balance board presque partout, et c’est quelque chose qui est très accessible ».


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Le meilleur moment pour faire du balance-board?
Le balance board n’est pas du type jaloux. Il ne vous demande pas de choisir entre lui et votre routine, proposant plutôt d’intégrer son utilisation pendant la vie courante, tel que devant son émission préférée. « Ça va être une belle manière d’incorporer le balance board, de se sentir moins coupable de regarder la télévision, puis de se garder actif.ive tout en étant statique, au même endroit ».
Mais avec autant de va-et-vient, faut-il craindre pour son carrelage? Nicolas nous rassure que le rouleau est recouvert d’une pellicule équivalente à un épais tapis de yoga. « Ça va pas abîmer les planchers, ça fait pas de bruit quand vous l’utilisez. Si jamais les gens habitent au deuxième étage, ils ne vont pas fâcher leurs voisin.e.s en dessous! », dit-il d’un ton enjoué.
Nicolas nous assure qu’en quinze à vingt minutes par jour - idéalement le matin pour un réveil préparatoire - on constate déjà une nette amélioration de sa technique en se tenant simplement en équilibre. Enfin… simplement, c’est vite dit, mais on ne se tanne pas d’essayer!
Par où commencer?
« Le feeling est assez unique. C’est très addictif. C’est très plaisant! » Nicolas compare le processus aux expériences motrices de notre enfance: « Tu te rappelles les premiers moments où t’as été capable de conduire ton bicycle tout seul? C’était une joie inimaginable! » Dans ce lointain souvenir, l’effort était d’abord fourni pour cesser de tanguer, puis on gagnait la confiance d’y aller sans les bras, sur une roue, à peaufiner sa technique pour contrôler un dérapage et sauter la bordure du trottoir.
De la même manière, les propriétaires du balance-board voudront pousser les limites de l’objet.
En consultant un kinésiologue spécialisé en transfert de poids et en coordination, Nicolas tenait donc à développer une série d'exercices, démontrés en tutoriels vidéo pour maximiser l’expérience. Squats, lunges, pushups, tout y est. De quoi faire monter de quelques crans sa propre proprioception, terme que l’on demande à Nicolas de nous définir davantage.
La proprioception?
« La proprioception, dans la définition la plus simple que je connais, c’est savoir où se situe ton corps dans l’espace qu’il occupe ».
Nicolas me donne comme exemple l’athlète médaillé en planche à neige Sébastien Toutant, ce chic type ayant plusieurs fois testé et parlé du MTL B-Board sur ses réseaux sociaux. « Lui en fait, quand il s’élance dans les airs, il va faire des rotations de plus de 1080 degrés, et à tous moments, il sait où est le sol, où sont sa gauche et sa droite, et justement, à la fin de sa manœuvre, il peut atterrir dans l’angle parfait pour continuer à glisser ».
C’est à l’aide d’outils comme un balance board, entre autres, qu’on peut aiguiser un pareil atout. Nicolas nous invite d’ailleurs à décliner l’utilisation pour pratiquer sa pose de yoga, son swing de golf, ou le maniement d’une rondelle de hockey.
Les parties du corps impactées?
« Ça travaille tous les muscles de la ceinture abdominale, donc les obliques, les latéraux, les cuisses, les fesses, les abducteurs, ainsi que les stabilisateurs dans les hanches, les genoux, les chevilles ». En gros, le balance board couvre les régions souvent négligées au gym.
« Sur le long terme, ça va permettre aux athlètes d’éviter les blessures», explique Nicolas, « parce que les petits muscles vont travailler en symbiose avec les plus gros muscles pour avoir une meilleure endurance et avoir des réflexes un peu plus rapides. C’est ce qui va éviter les faux mouvements ».
« C’est ce que je veux aider à démocratiser au fil des prochaines années. Tout comme le skateboard l’a été dans les années 70, je pense sincèrement que le balance board peut devenir un sport! » Il précise que, dans les pays d’Amérique latine, c’est déjà devenu une discipline représentée par un impressionnant talent collectif. C’est après son voyage dans ces parages, autour de 2017, que Nicolas regagne Montréal sur une vague d’inspiration.
Une économie circulaire?
« Il faut que je m’en fasse un », se dit-il à l’époque, s’essayant alors avec un prototype patenté d’un bois normalement destiné à la fabrication d’un patio. Le résultat s’avère massif, lourdingue, pourtant trop enclin à déformer.
Prise deux: un ami le réfère à un entrepôt qui offre gratuitement ses surplus d’excellente qualité. Il y fait le tri et fabrique un exemplaire fort performant, taillé avec soin, sablé à la main. S’identifiant à la blague comme étant un « gosseux de bois », Nicolas s’intègre à un atelier communautaire, le Centre Clark à Villeray, où il acquiert les compétences supplémentaires pour optimiser sa belle et nouvelle pile de bois.
Maintenant sûr de son coup, il s’adonne en solo à la fabrication de 6000 exemplaires, nécessitant rapidement une source plus prévisible de bois. Les retailles recyclées, qui autrement finiraient dans un site d'enfouissement, lui sont alors réservées auprès d’une demi-douzaine de fournisseurs, pour qu’il y achète son premier choix et revalorise les meilleures pièces.
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L’essence de bois ultime?
Nicolas tranche avec le merisier russe, à la fois mince et résistant, léger comme pas deux, réputé pour détenir la plus haute norme structurelle dans l’industrie de la construction.
« Chacune de nos planches peut supporter jusqu’à 400 livres, donc c’est vraiment quelque chose qui est dur à briser », se réjouit Nicolas, sans oublier de mentionner l’aspect esthétique de la matière qu’on est pas près de vouloir cacher dans le cagibi. « Le grain du bois est très beau, très simple, très épuré, minimaliste », ajoute-t-il.
La prochaine étape?
Quelques années plus tard, opérant désormais avec une équipe d’ébénistes, Montreal Balance Board nous présente une nouveauté, parmi ses designs les plus osés! Fruit d’une campagne de sociofinancement réussie en début janvier 2023, un modèle tout frais, plus hard-core que jamais. On y troque le cylindre pour une sphère, ce qui génère un mouvement à 360 degrés, pas qu’exclusivement latéral.
Le défi est-il de taille? Nicolas Loiselle nous lance fièrement: « C’est définitivement, sans équivoque, le plus difficile! »

