Rédigé à partir d’un article de Marie-Eve Shaffer, publié le 9 avril 2021.

Vous souhaitez planter des semis pour repiquer les pousses qu’ils produiront dans votre potager dès que la température le permettra? Pourquoi ne pas profiter des légumes qui sont dans votre réfrigérateur? Voici comment vous y prendre.

Stimuler de nouveau la croissance d’une plante potagère peut, dans certains cas, être plus simple que de planter des semences, d’après Larry Hodgson, alias le jardinier paresseux. Ça a aussi l’avantage d’être pratique et écologique.

Faire repartir un plant de céleri ou de laitue romaine, c’est plus facile que de le semer, assure-t-il. Surtout le céleri, qui est un légume plutôt compliqué.

Pour la tomate, cependant, le niveau de difficulté est le même, que vous récupériez les graines de celles que vous consommez ou que vous utilisiez des semences. Il reste à voir d’où viennent ces semences, de même que les tomates que vous dégustez. « Si on achète localement, les chances d’avoir un bon légume [pour la reproduction] sont excellentes », souligne M. Hodgson, qui ne préconise pas particulièrement d’utiliser des légumes biologiques pour ces projets de nouvelles pousses.

Les tomates, les piments et les poivrons

Quelques graines suffisent pour que des plantules de tomate ou de poivron sortent de terre. Ne tentez pas de les recueillir une à une. Enterrez une tranche de tomate ou le cœur du poivron. Il est également possible de faire pousser un épi de maïs à partir de quelques grains recouverts de terre. Couvrez les pots d’une pellicule de plastique et disposez-les dans un endroit ensoleillé. Assurez-vous aussi que le terreau demeure humide. 

Vous pouvez utiliser des pots vendus en épicerie ou fouiller dans votre bac de recyclage pour trouver un pot de margarine ou de yogourt. Percez des trous en dessous pour que le surplus d’eau puisse s’écouler. Quant au terreau, celui vendu dans les pépinières pour les semis ou les plantes intérieures convient parfaitement, d’après Larry Hodgson.

Attention: des légumes achetés à l’épicerie ont été cultivés dans des serres ou des pays chauds. Leur durée de maturation pourrait ne pas convenir à la belle saison du Québec, qui est plutôt courte.  

Les concombres et les haricots

Avec des graines de concombres et de haricots achetés à l’épicerie, vous risquez de faire chou blanc. « Les concombres que nous mangeons ne sont pas mûrs, explique Larry Hodgson. Ceux qui sont mûrs sont jaunes et pas mangeables, mais leurs graines sont mûres et elles peuvent être cultivées ».

Ainsi, vous ne pouvez pas utiliser les haricots et les concombres qui se trouvent dans votre réfrigérateur. Vous pouvez toutefois permettre à des plants de votre potager de mûrir complètement cet été et récupérer les graines pour l’an prochain. « Habituellement, on laisse un plant mûrir et on consomme les légumes des autres plants », suggère Larry Hodgson. Il prévient que les plants matures produisent généralement moins que les autres.

Les pommes de terre

La pomme de terre est la championne de la reproduction. Il suffit de mettre en terre un morceau de pomme de terre pour donner naissance à un plant qui peut fournir plus d’une dizaine de tubercules. Veillez toutefois à ce que la partie que vous enfouissez comprenne un œil, c’est-à-dire un petit trou à partir duquel un germe peut se développer, insiste Larry Hodgson.

« L’idéal, c’est de prendre une pomme de terre qui a commencé à germer », conseille-t-il. « La croissance est assez rapide et il n’y a pas de problème avec le climat parce que les pommes de terre qu’on achète sont produites au Canada ».

Le céleri, le poireau, la laitue…

Plutôt que de le jeter au compost, récupérez le pied de votre céleri et mettez-le dans un bol d’eau. Le feuillage s’épanouira et de petites racines se formeront. Vous pourrez alors le transférer dans la terre. D’ici là, changez l’eau tous les deux jours.

Faites de même avec la base d’un poireau, d’une laitue, d’un oignon vert ou d’un fenouil. Vous obtiendrez alors un nouveau légume.

La carotte, l’ail et la betterave

Vous pouvez aussi faire des essais avec des bouts de carotte, des gousses d’ail ou des collets de betteraves, mais un nouveau légume ne se formera pas. Vous obtiendrez plutôt de nouvelles fanes. « On n’en a pas l’habitude au Québec, mais on peut manger ce feuillage », souligne le jardinier paresseux.

Encore là, vous pouvez mettre les extrémités de ces légumes quelques jours dans l’eau avant de les transférer dans la terre.

Les fruits

Si vous tentez l’expérience avec des fruits, armez-vous de patience. Il est possible de faire germer un pépin de raisin ou un noyau d’avocat dans votre demeure, mais les chances d’obtenir un fruit sont plutôt minces.