Le terme japonais tsundoku n’a pas d’équivalent francophone, mais on pourrait décrire ce phénomène comme l’accumulation de livres que nous n’avons pas encore eu le temps de lire, ou du moins, pas encore pris le temps de lire.

Malgré le tas de bouquins qui nous épient depuis un coin de la pièce, on continue d’en empiler. Ils promettent de bons moments, à une ère où nos moments s’avèrent perpétuellement inopportuns. Ce n’est pourtant pas l’envie qui manque! Pour se piquer une lecture, on attend que l’occasion se présente. Mais l’occasion requiert souvent qu’on la crée, chose qu’on a tendance à oublier.

C’est précisément de ce temps, de par sa curieuse nature, dont nous en sommes toujours à cours, à bout de souffle, au bout du rouleau, alors que le temps est au final assez docile sous quelques coups du bon outil. Un livre, par exemple, peut ralentir le temps, l’accélérer aussi. Débordés, on s’en ajoute sans cesse mais dès qu’on tourne la page, on tombe sur un brin de poésie qui, répété en mantra, suspendra bel et bien la routine. Roulement de tambour vers une intrigue qui, de fil en aiguille, dénouera en un flash notre horaire trop chargé.

Besoin de temps? Fiez-vous à ces auteures québécoises et auteurs québécois qui en dégotent de précieuses fibres pour y tisser notre quotidien. Publiées entre 2020 et 2021, voici cinq histoires prenantes pour rembobiner vos heures.

Car lire, même à temps perdu, est un instant que l’on gagne.

Suggestion de la Librairie de Verdun

Titre : Jolicoeur
Auteure québécoise : Joëlle Péloquin
Éditeur : Tête Première

Jolicoeur_Joëlle PéloquinJolicoeur_Joëlle Péloquin

Jolicoeur - Joëlle Péloquin

Fuyant les funérailles de son mari à 73 ans, Marcelle Jolicoeur s’envole pour le Japon dans l’espoir de s’y retrouver elle-même, ainsi que Kiyoko, sa première amante croisée lors de l’Expo 67.

« L'autrice Joëlle Péloquin nous offre un premier roman sensible, poétique et lumineux sur le thème du grand amour mais aussi de la place à prendre dans cette vie. Une histoire sur le vieillissement aussi mais, surtout, sur ce que l'on devient au fil des chemins que nous choisissons d'arpenter... Superbe lecture, incontournable! »

Proposition de Planète BD à Montréal

Titre : Le petit astronaute
Auteur québécois : Jean-Paul Eid
Éditeur : La Pastèque

Le petit astronaute_Jean-Paul EidLe petit astronaute_Jean-Paul Eid

Le petit astronaute - Jean-Paul Eid

Lors d’un pèlerinage fortuit à vélo, Juliette tombe sur la vente de sa demeure d’enfance. Elle profite d’une visite libre pour s’y remémorer les bonheurs d’autrefois, dont l’arrivée tumultueuse de son petit frère.

« Une ode à la vie, une émouvante célébration de la différence à travers l'arrivée sur Terre d’un enfant lourdement handicapé. Tom ne marche pas, ne parle pas, mais son sourire muet témoigne de son bonheur de vivre et redonnera un sens à la vie de toute une famille. »

Conseil de la Librairie-boutique Vénus à Rimouski

Titre : Les falaises
Auteure québécoise : Virginie DeChamplain
Éditeur : La Peuplade

Les falaises_Virginie DeChamplainLes falaises_Virginie DeChamplain

Les falaises - Virginie DeChamplainNoir et Bois

Suite à la découverte du corps sans vie de sa mère, rejeté par les flots, une jeune femme se projette outre-mer et outre-temps à travers trois générations.

« Un roman peuplé de femmes aux cœurs nomades qui ne savent pas où se poser. Qui se laissent porter par les marées. Les mots nous serrent le ventre, se boivent comme une bourrasque. Entre la Gaspésie et l’Islande s’ouvre un espace de liberté : dans la langue qui se réinvente, dans le désir et la filiation que la narratrice apprivoise doucement. Une autrice de Rimouski à découvrir! »

Recommandation d’Archambault

Titre : Petit carnet de solitude
Auteure québécoise : Catherine Gauthier
Éditeur : Station T

Petit carnet de solitude_Catherine GauthierPetit carnet de solitude_Catherine Gauthier

Petit carnet de solitude - Catherine Gauthier

De magnifiques illustrations se déploient sur le journal d’une peine d’amour qu’on décortique comme si c’était la nôtre.

« Après avoir passé des années à se forger une carapace, une jeune femme introvertie se laisse emporter par l’amour. Après une abrupte rupture, elle tente de se relever, passer à autre chose. Déchirée entre le désir de crier sa peine, la vivre pleinement pour l’exorciser et le sentiment de devoir poursuivre sa vie comme si rien ne s’était passé. »

Coup de coeur chez Renaud Bray

Titre : Mille secrets, mille dangers
Auteur québécois : Alain Farah
Éditeur : Le Quartanier

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Mille secrets, mille dangers - Alain Farah

Plongez au tréfonds d’un passé qui nous hante, d’un mariage à même la crypte de l’oratoire Saint-Joseph, célébré dans l’urgence d’une vie décrite comme un piège qui sommeille dans la prison du temps.

« Alain prie pour que le sort les épargne, pour que ce grand jour en soit un de fête et de guérison. Or un nom resurgit au détour d’une phrase, un nom maudit remonté du fond de sa mémoire, là où gisent la honte et la douleur des années sombres, un nom que rejoignent bientôt une voix, un corps, une histoire. Un fantôme se fait chair, qui a plusieurs visages. »

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Le couple lance alors la fabrication d’un autre lot d’horloges, cette fois en trente exemplaires, et s’inscrit à la foire d’artisanat Central Pop de Drummondville. De nouveau, toutes les horloges sont vendues. « On savait qu’on avait quelque chose en main », se rappelle Olivier. Noir et Bois - un nom en clin d’oeil au design du premier modèle d’horloge - voit alors le jour. Les compétences respectives des deux conjoints sont bien utiles: Meggie est designer de formation et a travaillé dans le commerce de détail, la décoration et le design d’intérieur, tandis qu’Olivier est diplômé en administration des affaires et représentant des ventes dans le domaine manufacturier.

Le couple travaille avec un ébéniste de Mauricie et un aciériste de Drummondville. « Nous, on s’occupe de toute la conception: choix des matériaux, dimensions, look final, puis on travaille avec nos fournisseurs pour les contraintes d’assemblage, pour réussir à avoir le design qu’on veut dans un modèle facilement réalisable, explique Olivier. Ensuite, on commande les différents composants chez nos fournisseurs et on rapatrie tout ça à notre local pour faire tout le reste: assemblage, finitions, packaging, mise en marché, marketing, etc. ».